Dubai

Dubai est la ville du parfait consommateur: au bout de quelques jours que vous passez à vous balader dans les shopping malls émiratiens (parce qu'il n'y a rien d'autre à faire), une envie sournoise vous prend d'acheter toutes sortes d'objets; des téléphones mobiles, des ordinateurs portables, des caméras digitales, des habits de luxe, des voitures, une maison dans le style de votre choix... Toute cette ville d'ailleurs, vous donne l'impression d'avoir été achetée, puis montée de toutes pièces au beau milieu de nulle part.
Vous sentez qu'elle veut ressembler à l'Amérique dans son urbanisme, dans ses programmes de télévision, dans ses affiches, dans son ambition de devenir un «melting pot» socio-culturel et sa volonté de drainer vers elle les «cerveaux» qualifiés. Elle compte probablement sur le fait que les Etats Unis ont eux aussi une histoire très récente, et certains pourraient y voir une similitude. Mais l'Amérique a bossé pour son argent. C'est un pays industrialisé, dont l'économie a toujours compté en grande partie sur l'agro-alimentaire, et ce n'est qu'après les deux guerres mondiales que les EU sont devenus la grande puissance planétaire qu'ils sont maintenant. Les Emirats eux ne produisent rien. Ils investissent visiblement dans le toursime et l'immobilier, mais cela reste précaire, leur seule source sérieuse de revenus étant le pétrôle. Dans un monde à l'affût d'une éventuelle catastrophe écologique, et qui se dirige de plus en plus vers les énergies renouvelables, Dubai va à contre-sens, et se vautre dans un luxe insouciant de gaspillage d'énergie et de pollution (en faisant par exemple des pistes de ski artificielles au beau milieu d'un désert à 50 degrés). Que se passera-t-il si un jour l'utilisation du pétrôle devenait subitement interdite, ou strictement réservée aux urgences, ou aux engins militaires? Ou si le pétrôle venait à être remplacé par un carburant non polluant, à base d'alcool végétal par exemple, comme c'est déjà le cas au Brésil? Ça sera la catastrophe! Non seulement l'économie tombera à l'eau, les demandes en hydrocarbures ayant dramatiquement chuté, mais la ville construite deviendra elle-même inhabitable: elle est trop dépendante de l'énergie. Mais restons dans le présent...

Ce soir je ne sors pas puisque je suis fatigué de boire et de veiller. A travers la baie vitrée de ma chambre d'hôtel, je regarde la platitude du désert, la concurrence en hauteur des gratte-ciels, les routes excessivement illuminées et la circulation excessivement disciplinée des voitures. Au loin, Beyrouth, les chauffards, les explosions, la politique trouble, les amis, la famille, les visages que j'aime... Et je compte les minutes qui me séparent du moment où je serai enfin sur l'avion, en route vers mon chaos natal, mon pays bien-aimé...
7 Comments:
Aie j'ai les boules!! je m'exile dans le golfe très bientôt. :o((((((((
You're lucky Oberon.... At least you get to go home, some of us don't. As shity as this home might be, you'll never find anything like it.
Anyway I'm a big fan of your blog.
Keep up the good work dude.
See you in the BC next Year, Plan B awaits us ;)))
Bee,
eh ben te voilà prévenue! Si tu t'attends à trouver l'Eldorado détrompe toi, et dis toi bien qu'en contre-partie de ces salaires substantiels, il y a un prix à payer...
Dear anonymous,
(who's not that anonymous if I'm guessing right :) )you're absolutely right, there's no place like good old Leb! And I can't wait for another plan B and hearing all your stories from NYC!
Excellent post Oberon! t'arrives a nous "vendre" les états-sunnis-d'arabie! moi de mon côté je vais continuer a privilégier la méditerranée et les grillons :)
Bah... Je ne veux rien "vendre" du tout M1, au contraire même; j'essaie de modérer un peu l'enthousiasme de tous ces jeunes libanais qui croyant avoir trouvé une oasis de bonheur, ne tomberont finalement que sur un mirage :)
non ça j'ai bien compris que t'es pas commercial de chez Daubeai, je pense que cette "oasis" séduit pas mal de jeunes dans les pays arabes et européens, voulant conjuger la City avec l'exotisme de la djellaba!
Puisque t'en parles, c'est fou le nombre de jeunes libanais sur le départ, 69%??!
69%, oufffff! C'est triste...
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