Saturday, June 07, 2008

Once


J'ai vu récemment un film irlandais, qu'une amie m'a vivement recommandé, appelé «Once»: si l'ensemble du film reste trop romantique et un peu triste pour mes goûts, en revanche je suis tombé en admiration totale devant la bande son! Une musique simple aux accords bien structurés, des paroles poignantes, des voix puissantes et expressives, accompagnées par des instruments acoustiques dans une ambiance de rock «unplugged», font de la musique de ce film un petit bijou impressionnant de qualité.


La chanson «If you want me», qui coïncide avec un de mes passages préférés du film, est un air charmant qui vous trotte obstinément dans l'esprit pendant plusieurs jours: la protagoniste principale, une mignonne vendeuse de fleurs Est-Européenne, a proposé à son ami guitariste de lui créer des paroles pour une mélodie qu'il a composée; mais, manque de pot, les batteries de son walk-man s'épuisent au milieu de la nuit, et pas de pile de rechange à la maison. On la voit donc dans le clip ci-contre (tiens, c'est la première fois que je poste une vidéo) en robe de chambre, achetant des piles neuves dans un supermarché, puis remettant son walk-man en marche et lisant les paroles gribouillées sur un bout de papier qu'elle tient entre ses mains, elle chantonne toute seule sa chanson inédite, en traversant les ruelles nocturnes de Dublin pour rentrer chez elle... Les Celtes ont toujours été de fins mélomanes, il n'y rien à redire là-dessus.


Le dernier film à m'avoir autant marqué par sa musique, je crois que ça devait être «Walk the Line», avec Joaquin Phoenix dans le rôle de Johnny Cash, mais c'était probablement parce que je n'avais vraiment découvert ce chanteur hors du commun qu'à travers ce film. La personnalité magnifique de cet homme toujours habillé de noir, la beauté simple et un peu pastorale de sa musique « country », sa constance morale et son intégrité de caractère (que l'on peut remarquer dans son amour impérissable pour June Carter, son attachement à la mémoire de son frère décédé, et sa décision inébranlable de chanter pour les prisonniers de Folsom) confèrent à ce musicien une aura unique, un charme irrésistible. Johnny Cash représente pour moi l'un des plus beaux visages de la culture américaine conservatrice: passionné, vertueux et persévérant. En tant que nationaliste libanais et en mentionnant ce film, il m'est impossible bien sûr de ne pas souligner le petit passage dans lequel June lui recommande la lecture d'un livre très inspirant, et la caméra nous livrant un gros plan sur le titre de l'ouvrage, nous découvrons qu'il ne s'agit de nul autre que «le Prophète» de Gebran (je ne suis même pas un fan de cet auteur en général, mais bon, au milieu d'une grande production Hollywoodienne, c'est sûr que ça fait plaisir). Vous voyez, les Libanais ne sont pas tellement durs à flatter: il suffit de dire un mot gentil sur la beauté de leur pays, la douceur de leur climat ou les mérites de leur peuple, et les voilà tout souriants!

Enfin, je vous laisse avec un extrait d'une de mes chansons préférées du grand Johnny, dont je vous recommande aussi «Cats in the Cradle» (eh oui, c'est lui le compositeur original, et non pas Ugly Kid Joe!)

«If I were a carpenter, And you were a lady,
Would you marry me anyway? Would you have my baby?
- If you were a carpenter, And I were a lady,
I'd marry you anyway, I'd have your baby»

Johnny Cash & June Carter: «If I were a carpenter»