Thursday, August 28, 2008

Clôture (2)

Je pense qu'il est grand temps de prendre une nouvelle pause... Oberon Brown a passé sa vie à essayer de jouer au diplomate, au trompe-la-mort, au dandy qui se balade entre tel camp et tel autre, se riant des frontières pré-établies par les anciennes générations, et abordant des gens (enfin surtout des jeunes filles) de toutes sortes d'orientations politiques et de milieux sociaux confondus, mais la réalité a fini par le rattraper... La logique de la guerre civile persiste encore, et la question qui se posera ne laissera plus aucune place pour le doute, pas plus que pour les réponses vagues (dans lesquelles les libanais excellent en général, surtout lorsqu'ils ont été élevés par des Jésuites...). En effet, à la question terrible qui suit: «Es-tu avec nous, ou contre nous?», et après un certain temps de tergiversation qui ne saurait hélas s'éterniser, et qu'il est possible d'obtenir grâce à diverses techniques comme discuter du climat, faire des compliments à gauche et à droite, parler avec un accent indéchiffrable, insulter George Bush, ou même simuler une crise d'épilepsie, vient le moment inévitable où il est nécessaire de se prononcer clairement sur le sujet... À ce moment-là, les dégâts seront inévitables... Victor Hugo disait (probablement dans la bouche de l'inspecteur Javert) que la justesse était une forme de bonté, chimère que je ne saurais jamais appliquer à ma propre vie. La logique tribale m'a corrompu l'esprit depuis que j'étais tout petit: mes parents, mes amis, ma/mes copine(s), mes proches, ces gens-là auront toujours la priorité sur les autres contraintes, quelles que soient les circonstances de ce choix...

Maintenant que j'y pense, la prochaine fois que je verrai un film dans lequel Elliot Ness affrontera le tyran Al Capone, je me demande envers quel bord j'éprouverai le plus d'empathie...

Saturday, August 16, 2008

Des dangers de se promener avec une camera à Dahyé

Le journaliste David Hury vient de s'en rendre compte, alors qu'il voulait interviewer des responsables du parti de Dieu dans la banlieue Sud. Séquestration prolongée, interrogatoire serré, intimidations diverses, un peu comme dans le film Syriana (mais heureusement, David a conservé ses ongles). Il était parti en toute bonne foi chez eux, en montrant clairement ses intentions et sa carte de presse, pour leur poser quelques questions: d'une certaine manière, on lui a répondu...

Plus de détails autour de cette histoire sur le blog d'M1, et dans un article du journal Ouest-France.

Sunday, August 03, 2008

Interlude maçonnique


Apparemment, les blogueurs francophones au Liban aiment à fréquenter un certain restaurant argentin de la rue Gemmayzé (que le pacte secret inter-blogueurs m'interdit de citer nommément). La plupart de cette petite communauté s'est en réalité réunie autour des incontournables Chroniques Beyrouthines (couramment désignées par «C.B.»), un des blogs francophones les plus célèbres et les plus fréquentés sur le sujet (ami lecteur, si le Liban t'intéresse et que tu ne connais pas encore ce blog, clique vite dessus, et sauvegarde-le dans tes favoris: il te sera plus utile que l' «Orient-le-Jour» pour commencer à comprendre, dans leurs grandes lignes, certains aspects de ce pays et de ses habitants). L'ensemble des commentateurs et des habitués de ce blog très social ont donc récemment organisé une rencontre, précisément dans le restaurant dont on parlait plus haut, à laquelle l'auteur du présent blog fut également convié (un peu d'alcool, de la bonne bouffe et de la musique Latino, suffisent amplement à attirer Oberon Brown hors de sa tanière), le but étant de mettre des visages sur des noms que l'on fréquente depuis déjà plusieurs années.

Les relations virtuelles qui évoluent et se développent avec le temps, préparent inévitablement le moment fascinant où deux étrangers, se connaissant parfois intimement sur un plan moral, se retrouvent enfin face à face: il y a toujours un peu d'appréhension et beaucoup de mystère enveloppant cette première confrontation, qui reste quelque part contre-nature. Dans la vie réelle, notre premier contact avec une personne est avant tout physique: on la voit, on l'entend, et puis avec le temps, on cerne son caractère. Sur la toile, c'est exactement l'opposé, et c'est l'inversion de ce processus qui donne tout son charme à cette découverte: le pseudonyme prend soudain vie, et il porte un visage!



Mais revenons à nos moutons... Cette rencontre se passa donc très bien, et je décidai de l'immortaliser par quelques croquis (puisque les lecteurs semblent apprécier mes coups de crayon). Je dois cependant demander à mes modèles féminins de m'excuser si je grossis un peu les proportions de certains membres aux dépens d'autres: lorsqu'il s'agit d'un corps de femme, je perds complètement mon objectivité...